JEAN-PIERRE HAMILIUS 31, 10. 63. 127, RUE J.P. MICHELS ESCH-SUR-ALZETTE LUXEMBOURG A Marriar h oh la past de of Hame his Professour Lending Non rives, Monsieur William FRANCOIS 25, rue Jean-Dolent Paris XIVe Mon cher Ami, Ce n'est que vers la mi-septembre que j'ai pu lire votre aimable lettre du 2 août. Après mon retour de Suisse, où j'ai passé plusieurs semaines en convalescence, j'ai pris part à la 2e Conférence américano-allemande. Thème: L'Europe de l'Est. A ma grande surprise, un ami allemand du comité des organisateurs de la conférence m'a soumis quelques minutes avant l'ouverture des débats le texte d'un membre de la Haute Autorité du Marché Commun avec prière de prendre position. J'étais malheureusement le seul Luxembourgeois et membre de 1'Union économique belgo-luxembourgeoise, à défendre ou critiquer la CEE. Le texte en question s'étant inspiré du début jusqu'à la fin de ce dirigisme, de cette planification que nous avons en horreur, je n'ai pas pu résister à la tentation de soumettre à l'auditoire le point de vue sincèrement libéral. Résultat: j'ai fait fureur étant donné qu'il n'y eut presque pas de libéraux à l'exception de quatre de mes amis américains, et membres de la Mont Pelerin Society. L'ancien général commandant américain de Berlin, l'actuel pré- sident de la Columbia University de New York, est venu me féliciter et mon cher ami Henry Hazlitt a développé un point de vue analogue deux jours plus tard, mais, quant à moi, cette intervention sans préparation et trop précoce par rap- port à mon opération m'avait excessivement fatigué. En conséquence j'ai dû me reposer pour ne pas dire plus durant plusieurs semaines. D'accord pour votre dégrossissage des 2 chapitres en question du " Le Libéralisme 11 de L. Von Mises. Je les examinerai aux fins de correction dès que vous voudrez bien me les faire parvenir. Si vous pouviez attendre jusqu'au Nouvel An, je vous écrirais aussi un petit article en guise de préface à 1' étude de Von Mises, et, éventu- ellement, aussi pour celle de W. Ropke. Je me rendrai très probablement à Lyon à l'occasion des Journées d'Etudes de 1'A. E. C. P. du 22 au 24 novembre. M. L. Daffos à qui j'ai demandé de me faire réserver une chambre tranquille afin que je puisse me reposer après les repas de midi, ne manquera pas, j'en suis convaincu, de faire le nécessaire. - Mes médecins, grands psychologues, ne m'ont MAX révélé qu'assez tardivement que je devrai me soigner encore durant un à deux ans et qu'après les résultats de l'opération se feraient sentir intégralement. Pour une fois je suis donc ferme ment prêt à leur obéir en toutes choses, tout en faisant le travail qui me convie et qui est approuvé par eux. Aurais-je le plaisir de vous rencontrer à Lyon ? Mon train, très commode, de Metz ne passe malheureusement pas Baris. Dans l'attente de vos nouvelles, je vous prie d'agréer, Cher Ami, l'expression de mes sentiments très dévoués. P. S.: Une copie de la présente est remise à L. Von Mises pour information. J'aimerais m'entretenir avec vous des autres détails et, surtout, de vos remar- ques faites à Paris, en mars, au sujet du petit nombre de professeurs libéraux !